Les chrétiens et la politique

Dominicale des 4e (7 mai) et 5e (14 mai) Dimanches de Pâques


Les chrétiens et la politique

(suite de la dominicale N° 103)

Lors de la deuxième conférence, Monsieur Philippe Juvin, maire de la Garenne Colombe, vice-président du conseil général, médecin anesthésiste et chef des urgences de l’hôpital Beaujon nous a présenté les rapports qu’il observait entre l’Eglise et la politique en France.

Il nous fit part de ce paradoxe : la religion perd du terrain dans la société française, mais regagne en même temps du poids, à la fois de façon offensive au travers de certains intégrismes, mais aussi de façon plus privée : la religion est désinstitutionnalisée mais reste présente au même titre que la morale. Le libéralisme se développe, mais la politique échoue dans sa tentative d’être porteur de message ; elle n’est plus une alternative crédible à la religion. L’homme politique ne peut pas tout changer, et les gens deviennent désabusés, ne croient plus en rien ; ils sont devenus de grands enfants et veulent tout. Dès lors les religions reprennent la place vide et redeviennent les mieux placées pour donner un sens à la politique.

Les adversaires de l’Eglise reconnaissent aujourd’hui l’apport de sens qu’elle donne ; les chrétiens sont respectés car ils ont du sens et de la conviction. Dans un contexte où le ‘prêt à penser de masse’ s’impose et où le ‘politiquement correct’ règne, les religions reprennent leur place et sont plus libres et donc plus fortes pour donner leur avis sur les faits de société. La loi de 1905 sur la laïcité est devenue un atout pour les religions : elle est garante de la liberté de penser, de la liberté de conscience ; elle reconnaît tous les cultes et permet en particulier, aujourd’hui d’avoir des aumôniers dans les écoles, les prisons... Cette loi de 1905 doit évoluer pour pouvoir former des imams en France.

Les hommes politiques font de la politique car ils aiment les autres avec malgré tout une part d’ambition personnelle. Faire de la politique c’est faire du bien social. Un homme politique peut très bien concilier ses convictions religieuses avec les consignes de son parti et de son électorat à condition de conserver ses convictions personnelles et de ne pas être pris en défaut sur ses fondamentaux ; le principal problème est que la société n’entend pas et que les hommes politiques n’ont plus les moyens de

s’expliquer (la presse écrite donnait du recul, on est dans l’immédiateté maintenant : il faut des arguments qui percutent). Ce qui reste important ce sont les objectifs qu’il garde en ligne de mire.

En conclusion, Monsieur Juvin remarque que les valeurs de la république sont en continuum avec les valeurs chrétiennes et que ces valeurs ne peuvent être portées que si on s’engage en tant que croyant.

 

Père Hugues de Woillemont




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